Short Description
L’Islam accorde une large importance à la famille et détaille des règles quant aux rapports entre les époux dont ils ne peuvent être mis en pratique que par l’institution du mariage
L’Islam accorde une large importance à la famille et détaille des règles quant aux rapports entre les époux dont ils ne peuvent être mis en pratique que par l’institution du mariage. De plus, consolider la famille, c’est consolider la société. Tel est l’objectif proclamé de cette religion.
La famille repose sur deux fondements essentiels qui sont la base de l’édifice : l’homme et la femme, c’est-à-dire les deux époux. Ils sont à l’origine de la constitution de la famille et en ayant des enfants ils assurent la continuité de l’espèce humaine ; ces familles à leur tour constituent la nation et la société. Dieu dit : « Ô êtres humains ! Craignez votre Seigneur qui vous a créés à partir d’un seul être, et a créé de celui-ci son épouse, puis a fait naître de leur union un grand nombre d’hommes et de femmes. »[1] Il dit également : « Et Dieu vous a donné des épouses issues de vous-mêmes ; de vos épouses, Il vous a donné des enfants et des petits-enfants, et Il vous a attribué de bonnes choses. »[2]
L’islam a donc accordé la plus grande attention à ces deux fondements essentiels, et énoncé des règles claires pour organiser les relations conjugales, définir précisément les droits et les devoirs de chacun des époux et répartir les rôles entre eux. Chacun peut ainsi jouer pleinement son rôle dans l’édification de la famille et contribuer, plus largement, à l’édification de la société humaine.
La conception islamique du mariage et sa visée
En premier lieu, l’islam institue le mariage, afin d’assurer la continuité de l’espèce humaine et d’apporter à la société des individus sains et vertueux aptes à assumer la gérance de la terre et les responsabilités qui en découlent de construction et de mise à profit des ressources de ce monde. L’institution du mariage vise également à préserver l’individu et la société du vice et de la débauche. C’est pourquoi le Prophète (paix et salut à lui) a dit en s’adressant aux jeunes : « Jeunes gens, que ceux d’entre vous qui peuvent en assumer la charge se marient : cela aide à baisser le regard et à préserver sa chasteté. Celui qui ne le peut pas, qu’il jeûne : il y trouvera un soulagement. »[3]
Lorsque certains jeunes gens souhaitèrent renoncer au mariage pour se consacrer au culte, le Prophète (paix et salut à lui) les désapprouva et le leur interdit. C’est ce qui est relaté par Anas ibn Mâlik dans ce récit : « Trois hommes se rendirent chez les épouses du Prophète (paix et salut à lui) pour les interroger sur la pratique religieuse du Prophète (paix et salut à lui). Lorsqu’on les en informa, ils parurent trouver que ce n’était pas suffisant et dirent : ‘Nous sommes bien loin du Prophète (paix et salut à lui), à qui toutes ses fautes passées et futures ont été pardonnées.’ L’un d’eux dit : ‘Je veillerai toutes les nuits en prière.’ Un autre dit : ‘Je jeûnerai tous les jours sans interruption.’ Un autre dit : ‘Je renoncerai aux femmes et je ne me marierai jamais.’ Le Prophète (paix et salut à lui) vint alors et leur dit : ‘Est-ce vous qui avez dit ceci et cela ? Par Dieu, je suis le plus pieux d’entre vous et celui qui craint le plus Dieu, mais je jeûne et je mange, je prie et je dors, et j’épouse les femmes. Celui qui veut s’écarter de ma pratique n’est pas des miens.’ »[4]
La vision limitée de ceux qui ont voulu pratiquer ce type d’ascétisme et s’interdire le mariage a causé de nombreux problèmes à l’humanité. On a vu les troubles et les problèmes de mœurs que cela a suscités, avec de nombreux cas de pédophilie parmi les prêtres en Europe ou en Amérique, une situation qui a eu de graves répercussions pour l’Eglise catholique. Notre noble religion a su nous éviter tout cela et nous épargner bien des expériences malheureuses.[5]
A travers le mariage, l’islam vise également à procurer la paix intérieure à l’individu. En orientant ses sentiments et ses passions, il lui permet de s’épanouir pleinement. Le mariage apporte également du plaisir à chacun des deux époux. Chacun trouve en l’autre une compagnie agréable et un soutien. Dieu dit : « L’un de Ses signes est qu’Il a créé pour vous, tirées de vous-mêmes, des épouses pour que vous reposiez auprès d’elles, et établi entre vous l’affection et la bonté. Il y a vraiment là des signes pour des gens qui réfléchissent. »[6] Ces trois éléments-clés mentionnés dans le verset, le repos, l’affection et la bonté permettent de réaliser le bonheur conjugal voulu par l’islam.
L’islam ordonne à chacun des époux de bien choisir son conjoint. Dieu dit : « Mariez les célibataires parmi vous et les gens de bien parmi vos esclaves, hommes et femmes. »[7] Le Prophète (paix et salut à lui) recommande aux époux de choisir une épouse vertueuse attachée à sa religion ; il a dit : « On épouse une femme pour quatre motifs : son argent, sa lignée, sa beauté et sa religion. Choisis celle qui possède la religion, malheureux ! »[8] Il recommande également à l’épouse de choisir son époux selon les mêmes critères : « Si un homme dont vous approuvez la religion et le caractère vient vous demander une femme en mariage, mariez-le. Si vous ne le faites pas, cela suscitera des troubles et une grande corruption. »[9]
Un choix fondé sur de tels critères ne peut manquer d’être bénéfique à la société humaine. Il contribuera en effet à produire une descendance vertueuse, fruit de l’union de ces deux époux vertueux ; une descendance qui grandira au sein d’une famille affectueuse et aimante et qui vivra selon les principes et les valeurs morales de l’islam.
Quelques règles liées au mariage
Etant donné la grande importance attachée au mariage en tant que contrat, il doit être précédé de certains préliminaires qui en garantiront la pérennité. Les enseignements de l’islam ne détaillent les préliminaires d’aucun autre contrat que le mariage, mais ont fixé des règles précises pour ce dernier. Ainsi, le mariage doit être précédé de la demande en mariage : cette première étape permet aux deux parties de se rapprocher et de se comprendre, puis de mieux se connaître, afin ensuite de décider ou non de poursuivre le projet de mariage.
Pour qu’un mariage soit valable, l’islam prescrit qu’il soit rendu public. Le mariage est en effet d’une grande importance car il réalise des avantages considérables tant au niveau de la religion que de la vie de ce monde : il mérite donc d’être célébré publiquement, ce qui permet d’éviter toute ambiguïté dans les relations et tout soupçon.
Le contrat de mariage est entouré, selon les prescriptions de l’islam, d’importantes garanties destinées à assurer le bonheur des deux époux et le bien de la famille. Les hommes sont investis de l’autorité familiale conformément aux capacités que Dieu a données aux hommes et aux femmes ; Dieu dit : « Les hommes ont autorité sur les femmes, en raison de ce par quoi Dieu a élevé les uns au-dessus des autres, et des dépenses qu’ils font de leurs biens. »[10] En échange de cette autorité, l’islam impose aux hommes le paiement d’une dot qui est un droit fondamental de l’épouse. Dieu dit : « Et donnez aux épouses leur dot, de bonne grâce. »[11] Il est également prescrit à l’époux de subvenir aux besoins de sa femme, ce qui est un autre droit de cette dernière. Ceci englobe tous les besoins tels que la nourriture, les vêtements, le logement, les soins médicaux ou autres. L’époux doit en outre bien se comporter avec sa femme, car Dieu dit : « Comportez-vous convenablement envers elles. Si vous éprouvez de l’aversion pour elles, il se peut que vous éprouviez de l’aversion pour une chose en laquelle Dieu a placé un grand bien. »[12] L’épouse, quant à elle, doit obéissance à son mari.
Chacun des deux époux a donc des devoirs envers l’autre ainsi que des droits. Les époux doivent vivre dans la bonne entente, bien se comporter l’un avec l’autre et s’entraider dans leur vie commune. Si des problèmes et des divergences surgissent, cependant, l’islam recommande une approche équilibrée pour tenter de les régler, puis en dernier recours il autorise le divorce si les époux se trouvent incapables d’assumer leurs devoirs l’un envers l’autre selon les règles de la vie conjugale prescrites par Dieu.[13]
[1] Sourate 4, an-Nisâ’, verset 1.
[2] Sourate 16, an-Nahl, verset 72.
[3] Rapporté par al-Bukhârî d’après `Abdallâh ibn Mas`ûd, Livre du mariage, chapitre : « Celui qui n’a pas les moyens de se marier, qu’il jeûne » (4779) ; Muslim, Livre du mariage, chapitre : « Il est recommandé à ceux qui le peuvent de se marier » (1400).
[4] Al-Bukhârî, Livre du mariage, chapitre : « L’incitation à se marier » (4776) ; Muslim, Livre du mariage, chapitre : « Il est recommandé à ceux qui le peuvent de se marier » (1401).
[5] Voir Muhammad ibn Ahmad ibn Sâlih, Huqûq al-insân fî l-qur’ân was-sunna wa tatbiqâtuhâ fî l-mamlaka al-`arabiyya as-sa`ûdiyya, p. 134.
[6] Sourate 30, ar-Rûm, verset 21.
[7] Sourate 24, an-Nûr, verset 32.
[8] Al-Bukhârî d’après Abû Hurayra, Livre du mariage, chapitre : « L’égalité de condition au niveau de la religion » (4802) ; Muslim, Livre de l’allaitement, chapitre : « La recommandation d’épouser une femme qui possède la religion » (1466).
[9] At-Tirmidhî, Livre du mariage, chapitre : « Il faut accepter la demande en mariage d’un homme dont on approuve la religion et le caractère » (1004) ; Ibn Mâjah (1967) ; al-Hâkim (2695) qui dit que c’est un hadîth à chaîne de transmission authentique non cité par les deux cheikhs. Considéré comme bon par al-Albânî, voir as-Silsila as-sahîha (1022).
[10] Sourate 4, an-Nisâ’, verset 34.
[11] Sourate 4, an-Nisâ’, verset 4.
[12] Sourate 4, an-Nisâ’, verset 19.
[13] Voir Muhammad ibn Ahmad ibn Sâlih, Huqûq al-insân fî l-qur’ân was-sunna wa tatbiqâtuhâ fî l-mamlaka al-`arabiyya as-sa`ûdiyya, pp. 135-138.
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